Mauvaises langues !
On ne dirait pas, comme ça, mais « Anissa » est un vrai joyau de la culture française ! Un petit bijou poétique !
Pour commencer, la chanteuse maîtrise l’art de la rime. « Alors comme ça tu m’as trompée / t’as cru qu’j’allais pas capter » : tromper / capter, BIM, une rime plate, là, direct : quel talent !
Un peu plus loin « Apparemment tu m’aimes pas / C’est une autre que t’aimes / Tu parles avec une Anissa / Mais moi j’m’appelle Wejdene » : sous vos yeux ébahis, Mesdames et Messieurs, BAM, des rimes croisées !
On vous l’accorde, « aime » et « Wejdene » ça ne rime pas tout à fait, mais on ne va pas chipoter pour si peu.
Quelques esprits chagrins s’attristent du « tu prends tes caleçons sales / et tu hors de ma vue », sous prétexte que ça ne serait pas correct, mais c’est oublier un peu vite que les poètes s’autorisent souvent quelques écarts !
Quand on est écrivain, poète ou chanteur, on a le droit de faire un peu ce qu’on veut avec les mots : ça s’appelle la licence poétique.
Il y a même un écrivain de la Renaissance, un certain Rabelais, qu’on connaît (entre autres) pour ses mots inventés : il a utilisé, dans un de ses livres, le mot « célèbre » alors qu’il n’existait pas du tout en français !
Bon, « en vrai de vrai de vrai », Wejdene n’est peut-être pas un « génie », autre mot inventé par notre Rabelais (oui, c’est notre voisin, il vient de Chinon, alors il est un peu à nous), mais ça ne fait rien, on aime bien chanter « Anissa » quand même !